
Le Tout Grand Basokin, groupe folklorique que dirige l’artiste musicien Mi-Amor qui fait la fierté et valorise la culture et l’identité du peuple songye va bientôt fêter ses 35 ans d’existence. Depuis lors, cet orchestre qui ne cesse de réaliser des exploits sur la scène musicale tant nationale qu’internationale va aujourd’hui au-delà de la vision première de son fondateur, le professeur Katanga Mukumadi.
Pour la petite histoire, on ne peut jamais parler de l’histoire de Basokin sans y associer de son vrai nom d’Hubert Mputu Ebondo alias Mi-amor. Le Pharaon Noir, comme il se fait appeler est une grande légende vivante et une espèce de griot du temps moderne. De la craie au micro, cet ancien préfet des études à Kabinda a réussi à apporter une nouvelle touche dans la conception de cette entreprise musicale songye. «Faire le folklore autrement», c’est cette approche qui guide la démarche artistique de Mi-amor.
De Kabinda à Kinshasa, Basokin est l’un des groupes tradi-modernes qui se comporte mieux et qui a trouvé sa place dans l’arène du Ndombolo en plein cœur du quartier Matonge, dans la commune de Kalamu. 17 novembre 1982-17 novembre 2017, cela fait exactement 35 ans depuis que ce groupe folklorique rivalise avec d’autres orchestres dits « types » qui évoluent au Congo. Pour marquer cette célébration, Mi-Amor et Basokin ont lancé un nouvel album intitulé "Sha Muene Basokin: Si tu n'as jamais vu Basokin " dont la présentation officielle intervient le 24 décembre à la Porte Rouge, à Matonge. Ainsi, le griot Songye se réjouit d’accomplir la mission fondamentale qui lui a été confiée par le fondateur.
«J’avais rejoint le groupe huit mois après sa création. Lorsque j’ai été engagé par le Professeur Katanga, il m’a été demandé de faire de Basokin le premier groupe folklorique dans l’espace songye à Kinshasa. Je suis fier parce qu’aucun groupe songye ne fait ce que nous nous faisons, que ce soit sur le plan discographique ou scénique. Chaque année, nous sortons un ou deux albums et nous voyageons sous d’autres cieux pour faire des productions et spectacles. Donc, j’ai dépassé même la mission jusqu’à sortir Basokin du ghetto et devenir international», a déclaré le Pharaon Noir.
D’après ses confessions, Mi-amor évite de se faire l’interprète fidèle du folklore. Pour preuve, depuis son intégration en août 1983, la musique songye a subi une restructuration considérable et de manière particulière dans la communauté Kinoise où il y a la globalisation tribale.
Auteur-compositeur engagé, Mi-amor décrit les songye dans la géopolitique du contexte kasaïen et s’investit aussi à immortaliser l’histoire du peuple songye. Sa thématique est forte. L’artiste prend son temps dans la conception de ses œuvres musicales. Il transmet certains messages de développement, de solidarité et de l’éthique songye.