Faya Tess remet les classiques de la musique congolaise au goût du jour

Faya Tess
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La cinquantaine révolue, la chanteuse congolaise Faya Tess n’a pas quitté la scène. Malgré sa présence qui peut paraitre plus discrète. Car en fait, l’ancienne protégée de Tabu Ley Rochereau prépare le prochain volume d’« Au temps des Classiques », un projet musical soutenu par Me Vincent Gomez et Hugues Nguelondele, deux grands mécènes brazzavillois de la culture africaine. A l’occasion du mois de la femme, Musique.cd a mis la main sur Faya Tess. Entretien.

 

Musique.cd : On ne vous voit pas beaucoup sur scène au Congo ni en Afrique mais vous êtes pourtant en activité

Faya Tess (FT) : C’est vrai. J’ai livré beaucoup de concerts en 2017. L’un des plus importants qui m’a beaucoup marqué, est celui que j’ai livré en Hongrie dans la ville de Nyiregyhaza. J’étais agréablement surprise de voir le public venir nombreux pour découvrir et savourer la rumba congolaise. Un concert super avec tous ceux qui m’ont accompagnée. Nous avons réussi une fois de plus à mener la rumba dans des horizons qui en étaient privés injustement jadis. Signe de la mondialisation des cultures sûrement.

Musique.cd : ‘‘Au temps des Classiques’’ est votre projet en cours qui est bien reçu par le public. Parlez-nous-en.

FT : Comme son nom l’indique, cet album fait des reprises des grands titres, les classiques de notre musique. Je reprends dans chaque volume des tubes de Grand Kalle, Franco, TabuLey… J’ai remis au goût jour les morceaux tels que Ebale ya Congo, Course au pouvoir, Loboko na Litama et bien d’autres. Le public a bien accueilli ce projet et je reçois beaucoup de félicitations à ce propos. Nous sommes un peuple issu d’une culture où tout se transmet oralement. Combien sont ceux qui ont encore des albums de famille, des films, des souvenirs, mais à travers cette musique nostalgique, certains ont vu défiler toute leur enfance, leur jeunesse. Le public est très heureux de revivre ces trésors. Il convient de dire aussi que le moment était venu pour remettre sur table ces vrais codes de la Rumba que nous ont légués nos ainés.

Musique.cd : Qui a rendu possible la réalisation de ce projet ?

FT : La maison qui me produit est «Air Monde Culture» dirigée par le Président André Tetu, qui a aussi des partenaires très solides aux réseaux étendus. Il y a aussi Maître Alexis Vincent Gomez et son excellence Monsieur Hugues Nguelondele, deux grands opérateurs culturels en Afrique. Je les remercie tous pour leur soutien. Ils ont tout de suite cru en ce projet et n’ont pas lésiné sur les moyens. Six volumes sont déjà disponibles sur le marché. Le septième qui est en préparation réserve beaucoup de surprises qui vont permettre aux mélomanes de se régaler comme jamais. En attendant, ils peuvent se procurer les six volumes sur les plateformes de téléchargements en ligne.

Musique.cd : D’après certaines indiscrétions, votre relation avec Vincent Gomez irait au-delà de la musique. Ce qui justifierait d’ailleurs son soutien à votre égard.

FT : Difficile de répondre à cette question, car ceux qui me connaissent, savent que je n'accorde pas d'importance à ceux qui ne la méritent pas. Je préfère mettre en avant mon boulot qui est la meilleure des réponses. N'empêche ! Certaines personnes ont combattu mon projet. J’ai même des collègues qui ont envoyé des messages à Me Gomez contre moi pour essayer de le décourager. Heureusement qu’il ne les a pas écoutés.

Musique.cd : Donc entre vous et Me Vincent Gomez, il n’y a rien ?

FT : Sachez que Me Vincent Gomez est un grand opérateur culturel, d'une autre dimension intellectuelle, qui sait reconnaître les qualités de travail d'une artiste chevronnée. Depuis que nous travaillons sur ce projet, nous tous, y compris mon ainé Kanta Nyboma, et Caien  Madoka et Wuta Mayi, nous nous sommes davantage rapprochés, au point de former une vraie famille. Mes tournées musicales par exemple sont supervisées par un grand opérateur français dont je suis devenue proche et que je considère désormais comme un membre de ma famille. Le plus important pour moi, c’est mon boulot. Pas ce que les gens racontent pour tenter de me nuire. Quand j’ai intégré Afrisa International de Seigneur Ley, j’étais toute jeune. Mais j’avais vite compris que je venais de mettre mes pieds dans une arène des dinosaures. Ce que les gens racontent ne me surprend pas.

 

Propos recueillis par Jordache Diala